• Crise politique et précarité économique : le point sur la Hongrie.

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    Position délicate pour le premier ministre Hongrois, Ferene Gyurcsany, qui se soumettra aujourd'hui, à un vote de confiance de son parlement. Une situation qui n'est pas sans conséquences sur l'économie déjà très fragile du pays.

    Hongrie. Aujourd'hui, vendredi 6 octobre, Ferene Gyurcsany, premier ministre hongrois, va demander aux membres de son parlement si oui ou non ils ont encore confiance en lui. Une situation de crise qui se répercute sur l'économie du pays, déjà précaire.

    Une scène politique hongroise très divisée. Le premier ministre F Gyurcsany, 44 ans, et l'ex premier ministre Victor Orban (centre droit), 42 ans, sont les deux personnalités qui dominent la scène politique hongroise : ils regroupent tous deux 90% des voix aux dernière législatives d'avril 2006. Les deux hommes se livrent une bataille sans merci ! Déjà, lors de la campagne politique de mars dernier, le Fidesz, (parti centre droit de V. Orban), avait accusé d'antisémite le slogan de son concurrent M Gyurcsany : « Il y a un pays, il y a un homme et il y a un programme », lui trouvant un rapport avec celui d'Hitler, « Ein volk, ein Riech, ein Führer ! ».

    Des propos qui ne sont pas sans conséquences quand on sait que la Budapest (capitale de la Hongrie), est aujourd'hui la capitale européenne qui compte le plus de citoyens juifs. Cette fois, c'est un nouveau scandale qui les oppose : la diffusion d'un enregistrement dans lequel M. Gyurcsany avoue avoir menti à ses électeurs pour assurer sa réélection en avril dernier. Le premier ministre se serait venté auprès des membres de son parti socialiste d'avoir caché la réelle situation économique du pays, utilisant des termes crus, qualifiant la Hongrie de « foutu pays ». Chaque soir depuis trois semaines, dix à vingt mille manifestants (surtout de droite et extrême droite), investissent la place du parlement pour réclamer la démission du premier ministre. Et la pression monte lors des résultats des élections locales du 1er octobre. C'est la douche froide pour le parti socialiste : l'opposition de droite remporte une victoire « historique » et contrôle désormais 18 des 20 assemblées du pays et 16 des 23 principales villes. C'est alors que le premier ministre décide de se soumettre, aujourd'hui, à un vote de confiance du parlement (dans lequel son parti est majoritaire). « Son vote de confiance, il l'a eu dimanche, aux élections locales ! », crie un manifestant. « C'est un truc de minable », estime V. Ourban. Un conflit qui intervient au moment où plusieurs grands économistes suggèrent que les deux hommes conjuguent leurs efforts pour remédier aux problèmes économiques du pays.

    La fragile situation économique du pays souffre de la confusion gouvernementale. Lors de sa campagne, Ferene Gyurcsany avait présenté un plan d'austérité, (aujourd'hui mis en cause), visant à assainir le budget et réduire au maximum les dépenses : restructuration de l'administration publique et réorganisation de la santé publique et de l'éducation nationale. « La grande question est celle de l'avenir du programme d'austérité. Tant que les marchés pensent que F. Gyurcsany est la garantie de la poursuite de ce programme, son départ pourrait bien être un problème », a déclaré Zoltan Török, analyste. Il faut dire que l'état économique de la Hongrie peut être qualifié de problématique, puisque son déficit public dépasse les 8% de son produit intérieur brut (108,7 Mds de dollar en 2005) alors que les critères de Maastricht préconisent une dette d'au plus 3% du PIB. C'est la pire performance jamais enregistrée parmi les 25 pays de l'Union européenne, (à laquelle la Hongrie appartient depuis le 1er mai 2004), ce qui prive le pays de rejoindre la zone euro avant longtemps, (Budapest parle de 2012).


    Céline Chevallier


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