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Indigènes
Le 27 septembre est sorti Indigènes, de Rachid Bouchareb, film retraçant la mobilisation en Afrique du nord de soldats venant combattre pour la libération en Italie, puis en France.
Le réalisateur Rachid Bouchareb suit quatre des 130 000 volontaires nord-africains qui sont venus aider l'armée française pendant la deuxième guerre mondiale. Ces quatre « indigènes » ne sont pas présentés comme des héros, juste quatre hommes parmi les milliers de héros qu'ont été les soldats.
Pas de morale, pas de politique, pas de jugement. De larges plans de combats en Italie, en Provence, dans les Vosges. Des gros plans de visages, aux traits marqués, au regard profond. Simple soldat, caporal, ou capitaine, ils sont tous engouffrés dans une même galère. Pendant les séquences de mitraillement, pas de musique, juste le bruit des balles, fusils, canons, et mitraillettes. Un son très dur pour le spectateur, un témoignage irremplaçable de cette réalité. Le réalisateur s'attarde sur la défense d'un village alsacien contre un bataillon allemand. Un exemple parmi tant d'autres qui nous rappelle que « la guerre ce n'est pas 1 000 morts, mais 1 000 fois 1 mort. »
Le film se termine soixante ans plus tard, avec un instant de la vie d'un ancien soldat Indigène quand il rentre chez lui dans un foyer social. Pas de commentaire. Les images, le souvenir, et l'actualité donnent tout son sens au message du film. Une seule phrase, suspendue sur l'écran avant le générique de fin, rappelle au spectateur que les soldats nord-africains perçoivent aujourd'hui encore des pensions inférieures à celles des soldats français.
Floriane Boillot
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