• Le train du tabagisme français sifflera trois fois moins

    Après plusieurs pays européens, la France a franchi le pas : à compter du 1er février, il sera interdit de fumer dans les lieux publics. Retour sur la décision, et reportage à Luçon.

    C'est officiel. Le premier ministre Dominique de Villepin a annoncé le 8 octobre que le tabac « sera interdit dans tous les lieux publics, écoles, collèges, magasins » à compter du 1er février. « Nous sommes partis d'un constat simple. Deux chiffres : 60.000 morts par an liés directement à la consommation de tabac ; 5.000 morts par an liés au tabagisme passif. Cela représente plus de 13 morts par jour. C'est une réalité inacceptable pour notre pays. » La nouvelle réglementation se fera en deux étapes : « Les établissements qui accueillent traditionnellement les fumeurs, comme les bars-tabac, restaurants, discothèques disposeront d'un délai supplémentaire jusqu'au 1er janvier 2008. » À partir de cette date, ces établissements devront être équipés de fumoirs dans lesquels le personnel n'aura pas la possibilité de rentrer ni de servir de consommations. Les autres débitants, à l'exemple des tabac-presse, devront obliger leurs clients à aller fumer dehors.

     

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    Sur le terrain, un professionnel témoigne
    Le gérant du tabac du Minage, rue David à Luçon, dénonce l'hypocrisie du gouvernement : « l'État nous a promis des subventions pour diversifier l'activité, il y a trois ans. On attend toujours. Et à côté de ça on a un an pour agir. L'État, c'est comme les diodes, dans un seul sens ! » Et de dénoncer l'ambiguïté de la relation entre l'État et ses principaux fournisseurs de taxe : « On bosse de plus en plus, on gagne de moins en moins. On est des employés de l'État, mais pas des fonctionnaires ». Bien sûr, la vente de tabac n'est pas la seule activité qui rapporte, même si le gain paraît bien dérisoire au vu des bénéfices générés par les taxes. Mais elle représente une telle part que la diversification semble bien difficile : « On vend des produits d'appel comme les timbres amendes ou postaux par exemple, mais ça reste peu efficace. »
    Finalement, le salut viendra peut-être d'une actualité tout autre : « On verra avec les élections », lâche désabusé le commerçant. Sans oublier d'être optimiste : « On va rebondir, on reste des entrepreneurs ! »


    Benjamin Haller


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