• Lundi après-midi, 200 professeurs étaient réunis place Napoléon, à La Roche-sur-Yon, pour manifester. Les craintes de suppression de postes, d'affectation sur deux disciplines ou sur plusieurs établissements étaient au coeur des discussions.

    200 profs dans les rues de La Roche-sur-Yon
    Photo Camille Allain
     
    Lundi 15h place Napoléon, à La Roche-sur-Yon. 200 professeurs étaient regroupés sous leurs bannières syndicales, pour protester contre le projet de décret, au milieu des animations du marché de Noël. Le ministre de l'éducation Gilles De Robien souhaite modifier le décret de 1950, régissant le statut des professeurs.
    « 2 700 postes supprimés pour la rentrée prochaine. Pour compenser, les professeurs devront enseigner deux matières ou dans plusieurs établissements », explique Thierry, professeur de français aux Herbiers. « Nous ne voulons pas faire n'importe quoi », ajoute-t-il.
    Pour la première fois depuis 1998, les syndicats du secteur public comme du privé, s'étaient mis d'accord pour manifester contre le projet de décret. « Pour la manifestation, il y a surtout des représentants syndicaux ou des militants, mais beaucoup de professeurs sont en grève », précise Thierry. Les premiers chiffres en Vendée faisaient état de 38% de grèvistes dans les lycées et de 27% dans les collèges.
    Nombre de professeurs craignent l'affectation sur deux disciplines. « En temps que parent d'élève, je n'accepterai pas qu'un prof de français enseigne aussi l'anglais à mes enfants », souline Pierre-Yves, enseignant l'EPS à Challans. Ce projet de bivalence des professeurs est sérieusement envisagé par le ministre, mais sans aucune formation préalable.
    Enfin la « délocalisation des enseignants », ou plutôt leur affectation sur plusieurs établissements fait craindre une précarisation de la profession. « Les professeurs et parents d'élèves ne se rendent pas compte car l'échéance est prévue pour la rentrée 2007. Quand les plannings seront annoncés en avril, on entendra les mécontents », confie Thierry. « On va reprendre nos actions en janvier », ajoute-t-il.
    Les revendications ne sont pas toujours comprises par l'ensemble de la population. Ainsi a-t-on pu entendre certains passants énervés dire « On leur demande de faire deux heures de plus et ils râlent. Moi je faisais 60h par semaine. »


    Camille Allain


    votre commentaire
  • Après plusieurs pays européens, la France a franchi le pas : à compter du 1er février, il sera interdit de fumer dans les lieux publics. Retour sur la décision, et reportage à Luçon.

    C'est officiel. Le premier ministre Dominique de Villepin a annoncé le 8 octobre que le tabac « sera interdit dans tous les lieux publics, écoles, collèges, magasins » à compter du 1er février. « Nous sommes partis d'un constat simple. Deux chiffres : 60.000 morts par an liés directement à la consommation de tabac ; 5.000 morts par an liés au tabagisme passif. Cela représente plus de 13 morts par jour. C'est une réalité inacceptable pour notre pays. » La nouvelle réglementation se fera en deux étapes : « Les établissements qui accueillent traditionnellement les fumeurs, comme les bars-tabac, restaurants, discothèques disposeront d'un délai supplémentaire jusqu'au 1er janvier 2008. » À partir de cette date, ces établissements devront être équipés de fumoirs dans lesquels le personnel n'aura pas la possibilité de rentrer ni de servir de consommations. Les autres débitants, à l'exemple des tabac-presse, devront obliger leurs clients à aller fumer dehors.

     

    Getty Images - image libre de droits

     

    Sur le terrain, un professionnel témoigne
    Le gérant du tabac du Minage, rue David à Luçon, dénonce l'hypocrisie du gouvernement : « l'État nous a promis des subventions pour diversifier l'activité, il y a trois ans. On attend toujours. Et à côté de ça on a un an pour agir. L'État, c'est comme les diodes, dans un seul sens ! » Et de dénoncer l'ambiguïté de la relation entre l'État et ses principaux fournisseurs de taxe : « On bosse de plus en plus, on gagne de moins en moins. On est des employés de l'État, mais pas des fonctionnaires ». Bien sûr, la vente de tabac n'est pas la seule activité qui rapporte, même si le gain paraît bien dérisoire au vu des bénéfices générés par les taxes. Mais elle représente une telle part que la diversification semble bien difficile : « On vend des produits d'appel comme les timbres amendes ou postaux par exemple, mais ça reste peu efficace. »
    Finalement, le salut viendra peut-être d'une actualité tout autre : « On verra avec les élections », lâche désabusé le commerçant. Sans oublier d'être optimiste : « On va rebondir, on reste des entrepreneurs ! »


    Benjamin Haller


    votre commentaire
  • À l'approche des fêtes de Noël, et depuis le 28 novembre, les rues de Luçon s'éclairent chaque soir sous les guirlandes mises en place par la municipalité. L'occasion pour Henri de mettre en lumière les nouveautés des décorations hivernales.
        
     Cette année, la ville de Luçon a investi près de 5000 euros dans l'acquisition d'un nouveau type de guirlandes électriques, installées notamment autour de la place Leclerc et de l'Office du Tourisme. Celles-ci, à la différence des guirlandes à ampoules « classiques », sont composées de diodes électro-luminescentes (LED) très peu gourmandes en énergie : « 20 mètres de guirlandes LED ne consomment que 12 W, alors qu'une seule ampoule classique en consomme 15 », souligne Jean-Yves Sallardaine, chef électricien aux ateliers municipaux. « L'économie d'énergie devient la préoccupation principale de toutes les municipalités. La Roche sur Yon et Mareuil sur Lay ont également fait le choix des guirlandes LED ». A Luçon, c'est la couleur blanche qui a été retenue par la municipalité. Économiques, celles-ci sont aussi prévues pour 50.000 heures d'utilisation, une durée de vie largement supérieure aux lampes des guirlandes traditionnelles. Chaque année, ce sont en effet près de 1000 ampoules qui sont remplacées lors de la mise en place des décorations de Noël.
    L'installation commence dès le début du mois de novembre, et mobilise trois personnes à plein temps pendant trois semaines. Près de 70 guirlandes sont suspendues dans les rues de Luçon, pour un total de plus de 1000 mètres linéaires. Étoiles filantes, sapins,... toutes ces décorations sont alimentées par le système d'éclairage public et ne nécessitent pas de branchements supplémentaires. Rue De Gaulle, ce sont des cônes vrillés de « fil lumière » qui ornent les trottoirs. Et sur les murs de la Poste, de la mairie et des Halles, c'est le père Noël lui-même qui a établi ses quartiers.
    Les 25 et 31 décembre, la ville restera illuminée toute la nuit pour le passage du père Noël et celui du Nouvel An. Ce n'est qu'à partir du 8 janvier que les employés municipaux ressortiront leurs nacelles pour décrocher ces décorations.


    Jean-Baptiste Lenne
    Guillaume Steuer

    votre commentaire
  • Une quinzaine de Luçonnais explique sa consommation et son appréciation de TSV (Télé Sud Vendée), la chaîne locale hertzienne qui diffuse de Fontenay-le-Comte à Luçon.

    Une mission accomplie d'info locale
    « Je regarde le journal de TSV tous les soirs », explique Jeannine, employée de mairie de 45 ans, « c'est de l'info locale et ça dure un quart d'heure, c'est très pratique ». Parmi la dizaine de personnes interrogées, Jeannine est l'une des téléspectatrices les plus assidues. Peut-être est-ce une conséquence de sa fonction qui la rapproche de la vie locale. Yasmina, une autre employée de la municipalité avoue, comme beaucoup d'autres, ne suivre les programmes qu'à l'occasion : « Mes enfants et mon travail me laissent peu de temps, je regarde surtout la rétrospective des infos de la semaine, le dimanche matin en buvant mon café ». « Ça permet de se tenir au courant des événements locaux. Comme mon mari est friand de brocantes c'est très utile car je ne lis pas la presse régionale », ajoute-t-elle en souriant. TSV remplit donc efficacement sa mission d'information locale, tant au niveau des faits divers que de l'actualité culturelle, et ce, dans un format qui trouve un écho auprès des habitants de la région.

    Une télé conviviale
    Marie-Laurence, secrétaire d'une trentaine d'années : « J'apprécie les reportages de TSV. Il s'en dégage une sorte de convivialité que n'ont pas les chaînes nationales, ni même France 3. C'est très proche des gens !» En cela, TSV occupe certainement une niche délaissée par les éditions régionales de France 3, comme le précise également un patron d'un bar-tabac luçonnais : « Sur France 3, on parle souvent de Nantes, ou des Charentes mais pas souvent de la Vendée, encore moins de Luçon. ». « Je ne regarde pas quotidiennement TSV mais si j'entends parler, par exemple, d'un accident, je regarde le journal pour me tenir au courant ».
    L'actualité sportive locale est aussi l'un des programme plébiscités par les téléspectateurs de TSV comme l'explique M. Le Guevallo, propriétaire du restaurant-bar Le Bordeaux : « Je regarde assez régulièrement les matchs de foot ou de basket des équipes de Luçon, en plus je connais un ou deux p'tits gars qui jouent tous les week-ends ». Camille, 21 ans et basketteur amateur depuis de nombreuses années, est lui aussi intéressé par ces retransmissions : « Luçon est en ligue nationale de basket, c'est une bonne équipe et la réalisation n'est pas mauvaise non plus ».

    Une concurrence féroce
    Si les zones de diffusion des autres chaînes locales : Canal 15, télévision locale de La Roche sur Yon ; Télé 102, basée aux Sables d'Olonnes, ou Télé Vendée ; ne chevauchent pas celle de TSV, la presse régionale est un concurrent sérieux. « Moi, je lis Ouest France ou Vendée matin, ça m'suffit bien ! », dit Jean-Paul, 31 ans, d'un ton résolu avant d'ajouter : « J'ai la parabole, y a plein de choses intéressantes ». D'une part, la presse quotidienne régionale (PQR pour les intimes) occupe déjà abondamment ce créneau de l'actualité de proximité. D'autre part, on peut s'interroger sur l'avenir d'une chaîne dont l'aire de diffusion, les moyens et, par conséquent, les programmes sont assez réduits, à l'heure ou la télévision satellite et la TNT (télévision numérique terrestre) envahissent les foyers. « J'ai la TNT, donc pour regarder TSV, il faut se lever et aller bidouiller les fils d'antenne », explique Jean-Paul, 51 ans. Evangéline, 25 ans, elle aussi équipée de la TNT explique qu'elle n'est pas très enthousiasmée par les programmes de TSV et que « de toutes façons, elle préfère regarder des films ».

    Une chaîne locale, mais méconnue ?
    Par ailleurs, TSV semble assez peu connue. Parmi, les personnes sondées, un large tiers n'avait jamais regardé ou même jamais entendu parlé de ce canal hertzien. « Je savais que TSV existait parce que des journalistes sont venus en reportage dans un café où je me trouvais. Depuis je n'ai plus jamais entendu parlé de TSV », commente M. Galino, un allemand installé à l'Aiguillon depuis trois ans. « En Allemagne, il y a plus de chaînes locales, la France semble en retard de ce point de vue ». De plus, une large majorité des jeunes gens interrogés ignore ou se désintéresse de ces programmes. Dans le groupe de lycéennes questionné, seules deux ou trois connaissaient son existence mais aucune ne suit les programmes. Dans un langage peu châtié, les commentaires ont fusé : « de toutes façons c'est ringard. On s'en fout ! ».


    Jonathan Nicolas et Nicolas Pipelier

    votre commentaire
  • Mardi 17 octobre, Claude Bardon a fêté en musique, ses 10 ans à la tête de l'Orchestre de Vendée, au théâtre Millandy de Luçon. A l'occasion de son anniversaire, le chef d'orchestre, entouré de ses 62 musiciens, a donné un concert, placé sous le signe de l'émotion. Interview de ce passionné de musique classique !


    Henri : Vous dirigez l'Orchestre de Vendée depuis 1996, quel bilan tirez-vous de cette décennie ?

    Claude Bardon : « Je suis arrivé en 1996, deux ans après la création de l' Orchestre de Vendée. A l'origine, en 1994, des professeurs de musique ont eu l'idée de se réunir pour créer un orchestre. Ils ont fait appel à mes services et c'est avec plaisir que j'ai accepté leur proposition. Au départ, il a fallu redonner confiance à certains musiciens qui n'étaient pas prêts à monter sur scène. Au final, nous avons réussi à former un ensemble uni, comme une seconde famille. Vous savez, un orchestre c'est comme une mayonnaise. Elle prend ou elle ne prend pas. Lorsqu'elle prend, elle monte, elle monte pour arriver à un résultat délicieux. »

    Henri : L'objectif de l'Orchestre de Vendée est de rendre la musique classique plus accessible au grand public, pensez-vous avoir rempli cette mission ?
     
    Claude Bardon : « Le résultat a été au de là de nos espérances. Nous avons joué dans presque toutes les salles de concert de Vendée, seul Fontenay reste à accrocher à notre palmarès. A chaque fois le public a répondu présent au rendez-vous. Nous allons là où l'Orchestre National des Pays de la Loire ne se produit pas. Vous savez, c'est simple, la musique communique. Elle parle à tout le monde et touche la sensibilité des gens. Elle ne fait pas de distinction entre les individus et c'est toujours un réel plaisir de jouer dans des endroits reculés, où la musique classique n'a pas l'habitude d'être entendue. »
     
    Henri : Vous sortez à l'instant de scène, comment vous sentez-vous après 1h30 de concert ?
     
    Claude Bardon : « Ce soir le concert a été une vrai fête. Plusieurs membres de ma famille étaient présents, dont ma fille qui a fait le déplacement depuis Niort pour venir me voir. En quelque sorte, j'ai joué à la maison. De plus, je suis étonné par la faculté d'adaptation de mes musiciens et la qualité de leur prestation. Pour préparer le concert de ce soir, nous avons débuté les répétitions lundi dernier. En une semaine, ils ont su assimiler les morceaux avec une rapidité déconcertante, ce qui n'est pas chose facile lorsqu'on apprend des morceaux comme la symphonie n° 4 de Tchaïkovski. »

    Henri : Pourquoi avoir choisi d'interpréter l'ouverture de La Flûte enchantée de Mozart, le concerto pour piano n° 2 de Prokofiev et la symphonie n° 4 de Tchaïkovski ?
     
    Claude Bardon : « Mon but est d'amener mes musiciens à posséder tout le répertoire symphonique. Année de Mozart oblige, son choix s'est imposé. Pour Prokofiev, nous avons suivi l'avis du soliste piano, Tristan Pfaff. Enfin, Tchaïkovski m'a semblé être un exercice  de style intéressant pour l'Orchestre. »


    Nicolas Pipelier

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique