• Jean-Philippe Bruttmann a présenté « Sincero », une création flamenca, samedi soir au Théâtre 13 à Paris. Accompagné de sa guitare, de trois musiciens et d'une danseuse, il exprime cette musique née des gitans de Jerez de la Frontera en Andalousie. Retour sur ce flamenquiste français, son spectacle et son futur album.

    Il y a le flamenco pur, celui des gitans de France, d'Espagne, et un flamenco d'ailleurs... Il y a ce cri de complainte et de joie, de pleur et de célébration. Il y a Jean-Philippe Bruttmann, français et autodidacte, qui, après avoir joué avec les grands maître tels qu'Ivry Gitlis, Baden Powell, Alexandre Lagoya ou Manitas de Plata, nous offre sa musique flamenca. Son prochain album est en préparation, mais lui est toujours sur scène. Rencontre entre deux représentations de ce weekend avec Jean-Philippe Bruttmann.

    Henri: Pouvez-vous nous parler de « Sincero », votre spectacle actuel ?

    Jean-Philippe Bruttmann: Nous avons créé ce spectacle l'année dernière. Il réunit de la danse avec Sharon Sultan, du chant avec Alberto Garcia, de la flûte traversière et du saxophone avec Pierre Bertrand, des percussions avec Xavier Sanchez, et moi à la guitare. Nous jouons des titres existants et de nouvelles compositions. On ne peut pas se contenter d'entretenir une flamme, il faut aussi créer ! Le flamenco a été construit de façon empirique et les règles sont toujours les mêmes. Il y a une continuité dans le mouvement flamenco, et sans s'éloigner des règles, le mouvement s'amplifie.
    Le spectacle s'appelle « Sincero », il est basé sur la sincérité. C'est la meilleure performance, et la meilleure façon de parler aux gens. J'essaie d'être le plus sincère possible, c'est d'ailleurs pour ça que je n'ai pas de pseudo. Ma musique n'a pour but que d'être donnée au public.

    Henri: Votre prochain album sortira mi-février...

    JP.B: C'est mon quatrième album (après « Arte flamenco »en 1996, « Recuerdo » en 1997, et « La venta quemada » en 2001). J'ai pris dans mes dernières compositions celles que je préfère, et les artistes que je préfère : il y a un chanteur, des percussions, de l'accordéon, de la flûte, du saxophone, de la trompette et de la danse. C'est un moment important dans mon parcours qui se dessine clairement. J'ai acquis une certaine autonomie dans l'écriture, et je m'assume plus aujourd'hui. L'album s'appelle « Macadam paseo », il suggère le voyage. D'ailleurs le premier titre s'appelle « La maleta » (la valise). C'est l'idée de parcours que je veux faire ressortir.

    Henri: Vous avez fait le choix d'intégrer des instruments tels que flûte ou saxophones sopranos et ténors dans vos compositions, n'est ce pas dévier du flamenco ?

    JP.B : Paco de Lucia a prouvé que dès lors que l'on respecte les règles d'écriture rythmiques, et l'esprit (l'émotion procurée) du flamenco, ça reste du flamenco, aussi pur que possible, mais actuel et personnel. Je joue autant "du" flamenco que "ma" musique. La synthèse est faite et pacifiée, je ne redoute pas les intégristes qui se disent puristes. Je revendique d'utiliser les instruments qui me conviennent, ceux que "j'entends" en composant.

    Henri: Vous évoquez parfois un flamenco d'ailleurs...et le vôtre ?


    JP.B: Le flamenco s'exporte, il existe un flamenco d'ailleurs: Japon, Allemagne, Angleterre, Pologne... Moi je fais un flamenco atypique, je suis né en France et je ne suis pas gitan. Enfant je me suis senti  tourné vers le flamenco. Cela vient aussi de ma généalogie, et j'ai quelque chose de l'ordre du nomade, qui se ressent dans mes concerts et albums. Avant j'essayais de qualifier mon flamenco, maintenant non, je fais mon flamenco et je donne un instantané de qui je suis.

    Floriane Boillot
    (Jean-Philippe Bruttmann: www.bruttmann.com)

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  • Vacances scolaires obligent, le centre de loisirs de Luçon a réouvert ses portes aujourd'hui. Le thème des vacances de la Toussaint, "Les cuisiniers en herbe", a été choisi par l'équipe d'animation pour permettre "l'éveil des sens des enfants".


    Des enfants Luçonnais de trois à douze ans avaient rendez-vous ce matin au centre de loisirs municipal pour le lancement des vacances de la Toussaint. La semaine "des cuisiniers en herbe" sera pour eux l'occasion de cuire leur propre pain, de cuisiner des gâteaux, et de s'exercer à la confection de pizzas.

    Le directeur de la structure, Grégory Picoreau, souhaitait « mettre l'accent sur l'éveil des sens des enfants. Ils pourront ainsi toucher, goûter, sentir et découvrir de nouvelles saveurs. »
    Grégory Picoreau et son équipe d'animation débutaient ce matin les activités par une première sortie à la piscine. Rien à voir avec la cuisine, mais c'était l'occasion rêvée pour tous les enfants présents de retrouver copains et copines de toutes les écoles luçonnaises, et ainsi d'arroser les retrouvailles.

    Initiation à la boulangerie

    Les apprentis cuisiniers s'initieront entre autres à la confection du Préfou, pain aillé de tradition vendéenne. Pour mieux comprendre les techniques de fabrication, tous les enfants se rendront dans une boulangerie luçonnaise. Après s'être exercés au pétrissage, ils pourront ensuite cuire leur création dans le véritable four à pain du centre de loisirs, qui a installé ses locaux dans une ancienne ferme.

    Les jeunes Luçonnais auront aussi l'occasion de confectionner eux-mêmes du beurre et des gâteaux aux saveurs sucrées et salées. Les gâteaux cuisinés par petits et grands remplaçeront le goûter traditionnel et seront dégustés pendant la boum de vendredi après-midi. Pour désaltérer les danseurs, ils presseront également leurs propres jus de fruits, notamment à base d'oranges et de pommes.

    Sorties prévues

    Dans cette semaine de découverte des saveurs, une excursion à la ferme du Payré s'imposait, afin de découvrir le métier de producteur laitier. L'occasion pour les cuisiniers en herbe d'un goûter à la ferme.
    Ces vacances se conclueront, sans doute trop tôt pour certains, au cinéma de la ville pour la projection d' "Azur et Azmar", le vendredi 3 novembre. Le bilan des inscriptions pour les vacances de la Toussaint est satisfaisant puisque le centre de loisirs reçoit chaque jour entre 40 et 60 enfants.

    Pour tout renseignement ou inscription : Centre de loisirs municipal 61, chemin Motte aux Dames 02 51 56 53 05


    Camille Allain


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  • Le sommet de Lahti en Finlande réunissant les présidents des 27 pays de l'Union Européenne devait aborder la question énergétique avec le président russe, Vladimir Poutine. Un sommet axé surtout sur la coopération russo-européenne concernant les ressources énergétiques et leur utilisation.


    Vendredi 20 octobre 2006 se sont réunis les 27 dirigeants de l'Union Européenne pour un sommet à Lahti, en Finlande. La question de l'énergie et de la coopération économique avec la Russie ont été abordées en présence du président russe Vladimir Poutine.

    Face à la hausse des prix du pétrole, du gaz et le problème du réchauffement climatique, les 27 dirigeants européens se sont mis d'accord sur le principe d'une politique énergétique commune avec la Russie, évoquée lors du Conseil Européen de mars 2006. La Russie exporte actuellement 67% de son gaz vers l'Europe, ce qui constitue un quart de sa consommation.

    Au-delà de la déclaration de principes de cette politique commune, les détails de la coopération énergétique entre les deux parties ont été renvoyés à d'autres instances de négociations : le sommet Union Européenne - Russie et le Conseil Européen prévus en décembre. Les protagonistes n'ont pu s'accorder sur la nature du document qui devra remplacer l'Acte de partenariat et de coopération existant depuis dix ans. La Russie et l'Europe sont déjà associées à la charte de l'énergie de 1994, mais non ratifiée par la Russie (car elle signifierait la fin du monopole du groupe étatique Gazprom dans le secteur). M. Poutine n'a pas cédé, appelant à une « meilleure définition » de certaines dispositions.

    Il était primordial pour l'Union Européenne d'être conciliante avec la Russie tant les enjeux économiques sont importants. Ainsi, les autres questions essentielles qui devaient être abordées ont rapidement été avortées. C'est l'exemple du problème russe avec la Géorgie, que M. Poutine accuse publiquement de préparer un « bain de sang » dans les territoires indépendantistes du Sud Caucase. La Géorgie est toujours victime d'un embargo total sur toutes les relations avec la Russie, même postales. De même, les dirigeants européens se sont contentés d'effleurer les problèmes liés à l'Etat de droit en Russie. Si le meurtre récent de la journaliste Anna Politkovskaya a été ''évoqué'', d'autres sujets d'inquiétude, comme les barrières administratives à la présence des ONG étrangères sur le sol russe ou la question de l'immigration, ont été passés sous silence.

    « L'Union Européenne et la Russie ont intérêt à s'entendre. Il n'est pas question de lier des actions morales à des actions économiques, ce sont deux domaines différents » a tenu à souligner Jacques Chirac. Une ligne de conduite adoptée par les 27 Etats-membres, même après l'annonce du monopole gazier russe, Gazprom : il exploiterait seul l'immense gisement de gaz de Shtokman, éclipsant ses partenaires dont le groupe français Total. Mais le président russe a tenu à rassurer l'assemblée en justifiant ces actes pour assurer la sécurité des apprivisionnements.
    La veille du sommet de Lahti, M. Andris Piebalgs, le commissaire européen à l'énergie, a proposé un plan d'action pour l'efficacité énergétique. Destiné à réduire la consommation européenne de plus de 100 milliards d'€ par an pendant les 14 prochaines années, il permettrait également de préserver la planète d'environ 780 millions de tonnes d'émissions de CO2 par an. Une initiative globalement approuvée par les membres de l'UE, qui devront surtout sensibiliser les citoyens pour pouvoir économiser 20% d'énergie d'ici 2020.


    Marc Desmaillet


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  • Samedi soir, au théâtre Millandy de Luçon, la chanteuse d'origine espagnole Luz Casal a enflammé la salle.

    Samedi 21 octobre 2006, peu après 20 heures. Les premiers spectateurs arrivent au théâtre Millandy de Luçon pour écouter la chanteuse Luz Casal. Vers 20 heures 45, l'interprète ibérique arrive sur scène vêtue d'une robe noire et de bottes dorées. Pendant un peu moins d'une heure et demie, accompagnée de ses cinq musiciens (trois guitaristes, un percussionniste et un pianiste), elle démontra l'étendue de son talent grâce à sa voix chaude et rocailleuse. Son répertoire est vaste : elle peut enchaîner ballades pop et chansons rock espagnoles en intercalant une chanson en français.
    Luz Casal commença son concert par une reprise de la chanson « Octobre » de Francis Cabrel. Elle reprendra également à la fin du concert une autre chanson française : « dans 150 ans » de Raphaël qui devient en Espagnol « en un siglo veras ». La chanson « Pensia en mi » (qui l'a fait connaître en France), bande originale du film « Talons Aiguilles » réalisé par Pedro Almodovar, fut le succès de la soirée. Le public l'applaudit plus longuement que les autres et une partie des spectateurs chanta même le refrain lors du rappel.
    Artiste engagée, elle interpréta une chanson en l'honneur des femmes et une autre dédiée aux victimes des attentats de Madrid. Avec cette dernière, Luz Casal émut une partie des spectateurs tant la gravité du sujet marquait son visage.
    Preuve de la chaleur régnant dans la salle, la chanteuse déclara entre deux interprétations : « il fait très chaud », puis s'essuya le visage et les bras avec une serviette. Certains de ses musiciens en feront autant à plusieurs reprises. A la fin de la soirée, un orage viendra s'abattre sur Luçon comme si l'électricité du concert s'était échappée au dehors.


    Anthony Cadoux


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  • Rien ne prédestinait Tristan Pfaff à la musique. Issu d'une famille mélomane mais non musicienne, ce jeune lorrain au nom à consonnance germanique a découvert le piano à l'âge de cinq ans. « Je sais que ça fait un peu cliché mais ce fut une révélation ». Aujurd'hui soliste de renom, le pianiste a accompagné les plus grands dont l'Orchestre de Vendée et son chef, Claude Bardon. Rencontre avec un virtuose de 21 ans.


    Henri : Vous avez débuté les leçons de piano à la Roche sur Yon, qu'est ce que cela vous fait de revenir en Vendée et d'avoir jouer à Luçon ce soir ?


    Tristan Pfaff : « Bien qu'habitant à Paris, je me sens Yonnais d'adoption. Il est vrai que c'est toujours plus chaleureux de jouer en province plutôt qu'à Paris. Le public est moins élitiste et apprécie d'autant plus le spectacle. Je n'ai pas d'attache particulière avec la ville de Luçon . J'aime jouer, peu importe l'endroit. Je me rappelle avoir joué dans des églises où il gelait, sur des pianos de mauvaises qualités. Alors que le lendemain, je me produisais dans des hôtels cinq étoiles sur des Steinway. Vous savez, toutes les expériences sont intéressantes! »

    Henri : Pouvez-vous nous raconter une de vos journée-type?

    Tristan Pfaff : « Je me lève tôt le matin, je mange puis je joue du piano pendant deux heures. Je déjeune pour reprendre l'après-midi avec deux nouvelles heures de pratique. En fin de journée, je me déconnecte complètement. J'en profite pour aller voir mes amis. J'habite à deux pas du conservatoire à Paris. C'est l'occasion de rencontrer mes anciens professeurs. Le soir avant de me coucher, je me mets derrière mon instrument et je joue à nouveau. »

    Henri : Quelles sont vos trois compositeurs préférés?


    Tristan Pfaff : « La question est trop fermée mais je veux bien me prêter au jeu. Dans l'absolu et même s'il n'a rien écrit pour le piano, je préfère Wagner. A part ça, j'aime beaucoup Brahms et Rachmaninov. Au delà des compositeurs, j'ai un penchant pour la musique russe. Voyez-vous, lorsque j'écoute Tchaïkovski, j'ai dans la tête des images qui se bousculent: les rues de Moscou, les grandes oeuvres picturales des artistes russes.»

    Henri : A part ça, écoutez-vous autre chose que de la musique classique?

    Tristan Pfaff : « Bien sur! Vous savez j'ai besoin de me lâcher de temps en temps. Quand je viens de passer six heures à jouer du classique, j'aime écouter d'autres styles. Par exemple, je suis un grand fan de David Bowie. Je l'écoute même plus que les compositeurs classiques! »


    Propos recueillis par Nicolas Pipelier et Jean-Baptiste Lenne



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